Mariano Peccinetti[ARG]

  • Art & Peinture

À la fois plasticien et musicien, l’argentin Mariano Peccinetti manie les magazines, et vieilles cartes postales au gré de ses collages surréalistes. Chacune de ses compositions, construites comme des explorations interstellaires, invite à l’abandon de soi. Réinterprétant la géométrie de l’espace, Mariano Peccinetti dépeint un monde qui se propage à travers les épais nuages de l’ambiguïté où galaxies, montagnes et champs de fleurs colorées brisent la routine quotidienne de ses personnages contemplatifs.

Interview

Le 22.06.2015 par TAFMAG

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“Mes collages sont comme des nuages de rêves qui naissent dans ma tête et que je suis obligé de sortir de moi”

Né en 1985 à Mandoza en Argentine (où il vit et travaille aujourd’hui), Mariano a.k.a. Trasvorder est avant tout musicien en solo. Mélodieuse et poétique, sa dreampop est indissociable de ses collages et inversement.

Épicurien convaincu, il aime se décrire comme un être introspectif pour qui l’art fait partie intégrante de sa vie. Ses collages, parfois cosmiques, toujours très psychédéliques, transpirent d’un surréalisme coloré et poétique qui nous embarquent dans son univers chimérique. Tous ces bouts d’images sont le résultat d’années de glanage de photographies, de cartes postales et de magazines.  Son obsession pour les arts visuels l’a poussé en 2012 à exploiter ce fond d’images qu’il avait accumulé ici et là en créant son projet « Collage al Infinito »(collages à l’infini). Le collage s’est rapidement imposé à lui comme étant le meilleur moyen de mixer ces merveilles.

Le choix de la composition se passe souvent dans sa tête en premier, où« je stocke inconsciemment des images dans un coin de mon cerveau », explique t-il. Son travail consiste à recycler le passé pour générer un univers nouveau. Une incitation au voyage vers notre infini en somme.

L’artiste argentin ne cache pas son amour pour les années 60 et 70 dans lesquelles il  puise son inspiration pour créer des collages qui laissent apparaître tous les symboles de l’imagerie et l’esthétique de ces deux décennies, de l’arc en ciel aux corps dénudés jonchés de champignons. Mariano est également passionné de Paris, de sa musique et de ses films qui nourrissent profondément son travail. Cette passion l’a conduit à travailler progressivement avec des clients français. Ce sont pour la plupart d’entre eux des labels (Délicieuse Musique entre autres) ou des artistes électro et des festivals comme la Villette Sonique dont il a réalisé l’affiche pour l’édition de cette année. « Mes collages se prêtent plutôt bien aux pochettes de disques ou vinyles, ou pour des affiches de festivals je crois, en tout cas, c’est un domaine avec lequel je me sens à l’aise », confirme l’artiste argentin.

Fondement de l’art psychédélique, le collage est une technique ancienne et pour certains dépassée qui fait pourtant son grand retour avec des artistes comme Mesineto, Douglas Hale ou encore Eugenia Loli. Ces derniers s’approprient des objets préexistants pour les reconvertir, en évoquant ainsi l’idée d’une vision alternative et altérée du monde. Ce moyen d’expression expérimental est bien souvent étroitement lié à la culture musicale et se retrouve sur de nombreuses pochettes de disques ou sur des affiches. Si le virage psychédélique s’observe largement dans les arts visuels ces dernières années, il est aussi évident dans le cinéma et la musique avec Tame Impala, Jagwar Ma, Temples ou Black Angels pour ne citer qu’eux. Réaction romantique à une société techno-industrielle, l’esthétique psychédélique participe au réenchantement d’un monde et d’une époque en quête d’innocence.

« Explorez votre beauté intérieure et laissez-la s’exprimer par mille directions jusqu’à l’explosion »

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