FAIRE

  • Musique

Interview

Le 27.02.2017 par Manon Beurlion

Ils sont le nouveau groupe indé français bien couillu que l’on attendait tous pour renouveler le paysage musical de l’hexagone En quelques mots, FAIRE c’est du rock de Brighton aux paroles latines. Leur musique est efficace, sale et assumée. FAIRE, c’est de la « Gaule Wave » ou encore un melting-pot de la musique hexagonale des années 1920 à aujourd’hui. La « Gaule Wave », c’est la vieille France, comme on l’aime. Rencontre.

tafmag-faire-musique-interview-©-julie-oona-6

 

Soleil & capilarité peroxydée

Soleil et douceur. Installée en terrasse sur les bancs en bois du Pop-Up du label, l’interview s’annonce tout aussi agréable. Pour ramener encore plus de gaieté, le trio de choc arrive tout de couleurs vêtus. Sirotant nos cafés, chaque question-réponse se ponctue d’anecdotes et de blagues. Simon, Romain et Raphaël incarnent le vrai, bon groupe de potes artistes. Leur recette secrète ? Vivre leur relation comme un mariage : « Dix ans de vie commune », beaucoup de rires et quelques concessions.

Mais FAIRE, c’est avant tout un concentré d’art et d’idées. Un groupe français qui fait de la musique, de la vidéo, de l’image et qui crée ses propres habits, de la customisation au design. FAIRE s’empresse de faire, littéralement.

 

Un groupe comme manifeste de vie

FAIRE, hormis être un verbe d’action, c’est comme un manifeste, un nom. C’est produire sans questionner ; explorer, rechercher les limites de chaque machine. FAIRE, c’est le concept même de l’anti-procrastination. Un peu flemmard avant, le groupe écrivait un son mais ne le produisait pas forcément. Aujourd’hui, lorsqu’ils commencent un titre le lundi, le dimanche il doit avoir été enregistré.

On revient alors à leurs débuts. Le groupe a commencé par des lives en impro totale, à leur image, décalée et punk. Ils ont de plus en plus envie de tourner en festivals où la relation avec le public est intense. Pas de RER à prendre, pas de contrainte, seulement la joie d’être présent et d’écouter de la musique. Hellfest, Puy Du Fou, Diamant Vert, les garçons regorgent d’idées pour cet été.

 

Retour sur Savoir

Après six mois à New-York pour tourner les clips de leur premier EP Savoir, puis six mois au Mexique pour les monter et dégoter quelques idées de customisations colorées, le trio est passé par Montréal où il a pu jouer deux concerts. Pour eux, les canadiens sont un vrai, bon public, à l’écoute et réceptifs. Il y a une réelle inspiration rock garage et une scène underground fleurissante. Le retour est grandissant : propositions de labels, concerts…

Ils l’avaient promis, ils enverraient la sauce en ce début 2017. Il semblerait que la mayonnaise ait bien monté. La sortie de l’EP Le Tamale, la première partie de Fishbach à la Cigale, le projet de monter un autre groupe, un prochain EP « acidulé-summer » pour cet été…

 

Le Tamale, le bordel

En parlant de l’EP Le Tamale qui vient de sortir début février, on revient sur ce gros boucan qu’a été leur release party à l’Alimentation Générale. Tous trois parlent avec enthousiasme de ce « bordel organisé ». Trop de monde, les appareils débranchés par les vagues de foule, la police et les vingt kilos de confettis, sans compter la porte de la loge cassée… Une fête bien rock comme ils aiment. C’est le principe du Tamale, le bordel. Point cuisine : le tamal est en premier lieu un plat mexicain, des sortes de petits pains de maïs qui ont été engloutis à la release en deux bouchées. Point géo : Tamale, c’est aussi la capitale de la région du nord-Ghana.

L’EP de ce joyeux bordel – mais dont les titres sont bien organisés -, est distribué par le label Microqlima. FAIRE dénote sans aucun doute avec les autres projets musicaux du label, à la touche foncièrement pop. Mais Romain fait l’éloge d’un label pas comme les autres, avec qui ça a « matché tout de suite », contrairement à d’autres labels qui leur couraient après pour signer des « contrats-contraintes ».

 

Psyché-punk & Rock’n Roll

Faisant partie intégrante de la nouvelle scène française à suivre, ils sont régulièrement comparés à La Femme, parce que « c’est français monsieur ». Les garçons prennent cette comparaison comme un compliment. Selon les trois copains, La Femme a véritablement enfoncé une porte dans le rock, proposant de la musique française avec une forte identité. Et dans la comparaison, certains ont une belle imagination qu’on dit d’eux qu’ils sont les « Indochine du futur » ou les « Rita Mitsouko sur Depeche Mode ».

Le trio aux cheveux oxydés à l’acid psychédélique se produira au Paris International Festival of Psychedelic Music le 4 mars sur la scène du Trabendo. Sinon vous pouvez toujours épier les squats et petites galeries dans lesquelles ils joueront prochainement en suivant leur actu, sur leur page Facebook par exemple ?

 

Manon Beurlion
Photos : © Julie Oona

 

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