Margaux Avril[FRA]

  • Photographie & Cinéma

Elle est avant tout musicienne. Margaux Avril, de son nom de scène, a toutefois intégré le milieu artistique par la photographie. Autodidacte, elle a en large partie appris de son père architecte, les notions de lignes, de courbes, de cadre et surtout d’art.

  • 05.01.2016

    (In) Beds [1/1]

Introduction

Interview

Le 05.01.2016 par Pauline Guillonneau

Art-Déco-margaux-avril-photographie-tafmagMargaux raconte qu’elle est particulièrement sensible à la lumière, aux harmonies, aux couleurs et aux contrastes. Tout ce qui constituerait plutôt une scène bonne à photographier. Elle en capture l’esthétique ou un simple détail. Généreuse, elle préfère partager ce moment avec les autres, « plutôt que de m’extasier toute seule », rit-elle. Alors la photographe concentre son objectif sur les détails de la vie quotidienne, « ce petit truc qui est beau », emmagasinant la poésie qui nous entoure « et que certains ne voient pas toujours ».

L’attraction de l’intimité

Une poésie parfois étonnante : celle qui chantait L’air de rien est fascinée par les lits. Drôle de passion mais qui prend plutôt son sens quand on écoute la chanteuse s’expliquer : « Les lits, ça raconte une histoire, que je connais pour ma part mais que les autres ne peuvent que s’inventer. » Cette série reflète surtout l’attraction de la photographe pour l’intimité. Un sujet qui revient très souvent dans ses clichés.

Margaux a été connue relativement jeune avec sa musique. La vie de la jeune femme aujourd’hui âgée de 24 ans semble être réglée au millimètre près. Habituée des interviews, elle n’hésite pas une seconde lorsqu’on lui demande ses influences : Stephen Shore, Sophie Calle « pour l’écriture de ses photos comme un journal intime visuel », Goldin « pour la capture de l’intimité » ou encore André Kertész, Ray K. Metzker et Guy Bourdin.

Malgré le caractère décidé de la jeune femme, on sent une fragilité touchante dans ses photos, comme si c’était à travers ce médium qu’elle laissait un peu plus de place à la spontanéité. « Il n’y a jamais de mise en scène », confirme-t-elle. Elle ne choisit pas un décor ni ses personnages mais fait de la photo d’ambiance, comme elle dit. Le seul point commun est la présence de personnes absentes, « pour garder le mystère ». On en revient à la série des lits : quelqu’un y a forcément dormi, mais qui ? Et aux côtés de qui ?

« [La photographie] est le médium le plus réel, le plus vrai »

Margaux s’apprête à enregistrer un nouvel album. Pas si simple de lier ses deux passions. Elle s’en défend : « La photographie, c’est l’ensemble de mes notes visuelles ». Une façon harmonieuse de parler quand on n’a pas toujours le temps d’écrire. Margaux Avril a quelque chose de sincère. Comme la photographie. « C’est le médium le plus réel, le plus vrai », dit-elle. La photographie existe comme telle, semble dire naïvement la musicienne, oubliant ceux qui trichent en utilisant le cadrage pour ne raconter qu’une partie de la vérité. La photographie de Margaux a ainsi ce mérite d’être honnête : la démarche est neutre mais reste éternellement sans mensonge.

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