Lenparrot[FRA]

  • Musique

Interview

Le 02.02.2016 par Pauline Guillonneau

Lenparrot nous parle de son confimenent depuis Nantes

On a interviewé Lenparrot pour la première fois en décembre 2015. C’était sous une tente blanche des Transmusicales de Rennes. Ça fait déjà 5 ans…. On avait adoré son live, sa transformation sur scène, sa puissance aussi. Aujourd’hui, on a rappelé Romain Lallement pour connaître le déroulé de ses journées en période de confinement. Depuis notre dernière rencontre, il est devenu papa, a sorti un album et prépare même son second. La création en confinement, c’est l’objet de notre nouveau podcast, La Confinerie.

Vous pouvez suivre et écouter cet épisode de La Confinerie sur une sélection de plateformes et réécouter tous nos podcasts en suivant ce lien. Bonne écoute !

 


Article du 2 février 2016 par Pauline Guillonneau. Photos : Aurore Lucas

Monsieur Parrot. Len Parrot. Il est notre dernière interview des Trans en décembre dernier. On a ouï dire que c’est l’artiste le plus demandé en interview en ce cours week-end. Aïe, comment faire pour ne pas poser les mêmes questions que les trente-cinq journalistes précédents ? C’est exactement la première question que nous pose, avec challenge, Romain Lallement en s’asseyant à côté de nous sur le canap’.

Sa mère décide de quitter Paris, après une « overdose du sacro-saint métro-boulot-dodo » et la petite famille part pour Vannes. « Un peu violent comme transition », se rappelle-t-il. Un quiproquo fait comprendre à une des membres de notre équipe que les Lallement s’en sont allés en van sur les routes françaises. « Oui, ma mère a tout plaqué pour devenir romano. Ça a été un peu violent mais on s’y est fait. Je peux te dire que quand je bois de l’eau potable, je suis hyper content », continue-t-il de lui faire croire avant de se tourner vers moi : « C’est marrant comme interview en tout cas. Ça change. » Je n’ai encore rien dit.

Lancé dans la musique au sein de ses groupes Rhum for Pauline et Pégase, Romain a décidé en 2013 de démarrer en solo à Nantes, où il vit désormais. En solo avec Lenparrot et Olivier Deniaud au clavier. « Un nouveau projet, c’est somme toute repartir de zéro », rappelle-t-il. « C’est comme si tu avais une nouvelle paire d’yeux pour concevoir tes chansons ». D’ailleurs, ses yeux en cavale ont eu un superbe accueil, très rapidement. Et de fait, Lenparrot se retrouve déjà aux Trans avec son tout jeune groupe. Même si il connaît le festival rennais pour y avoir joué plusieurs fois avec Pégase et « RFP ».

Son projet solo, c’est à la fois un exutoire et une cours de récréation. Une introspection compliquée qui résulte finalement à l’épanouissement du jeune musicien. « Il y a dû avoir un truc enfoui que je suis allé chercher », dit-il sans préciser ce dont il s’agit. Dans son premier EP Aquoibonism, Romain a choisi de parler de la difficulté de s’accommoder de soi et de la nécessité de ne pas se déléguer aux autres, que ce soit une religion, une tierce personne, une addiction… Pareil, on ne connaîtra pas la part autobiographique de cette conclusion.

Un synthé et un micro pour une pop où le son d’orgue retentit, langoureux et vaporeux sous la voix haut perchée du chanteur. Un plannage immédiat avec des paroles à l’écho intense : « And then the bartender told me to go home… »

Son prochain EP s’appelle Naufrage, rit-il déjà : « En route vers la joie… » La fuite en avant semble cependant irrémédiable, et non vers le bas comme le nom de son 5 titres pourrait l’indiquer.

Lenparrot est sans aucun doute un projet onirique. C’est peut-être par les accords sombres et lourds qu’on entend là un projet ombrageux, ou peut-être par les inspirations intellectuelles provenant des « deux-trois reliquats de mes études de lettres », justifie-t-il. Romain cite alors l’italien Targetti et son recueil Les Funestes, les Contes d’Hoffmann et Daniel Clowes. Les premiers films de Gregg Araki avec les thématiques du sexe, de l’homosexualité, du rapport à l’amour et à la drogue. John Cassavettes aussi, pour l’absurde. Ah, un peu d’humour ! On ne citera ici pas d’influences musicales car finalement, pour nous aussi ça change de ne pas toujours avoir les mêmes réponses en interview.

 

Pauline Guillonneau
Photos : Aurore Lucas

 

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