Clément Gonzalez[FRA]

  • Photographie & Cinéma

Interview

Le 21.01.2015 par Julie Maury

Clément Gonzalez : « Je suis un optimiste assumé »

 

Pour le confinement, le réalisateur Clément Gonzalez a ouvert les droits de son court-métrage As it Used to Be, comme Antoine Besse a ouvert les droits de son long-métrage sur le surf, Courbes (52mins) au même titre que Clément Beauvais & Arthur de Kersauson pour leur film sur la moto et plus précisémment, les mécanos, The Greasy Hands Preachers (87mins). Réalisé avec son collectif 109 en 2013, As it Used to Be  a raflé 81 sélections et 37 prix à ce jour. Étonnamment d’actualité en cette période confinée, le film parle d’un futur proche où les professeurs ne donnent cours que devant une salle vide et par simple webcam, Sans intéraction. Pourtant, un professeur d’histoire va voir son quotidien bousculé lorsqu’une élève franchit la porte de son amphi…


Article du 21 janvier 2015 par Juliet Maury. Photo de Louise Bezombes

24 ans et un 48h project

À 24 ans, Clément Gonzalez réalise son cinquième court métrage. Il n’aime pas parler des deux premiers, « trop verts, trop jeunes ». Les trois plus récents ont été réalisés entre 2011 et 2013 dans le cadre du 48 Hour Film Project, concours qui impose à ses participants de réaliser un court métrage en quarante-huit heures top chrono après avoir tiré au sort un thème précis. Clément et son Collectif 109 sont alors devenus des habitués des prix. Grand Prix du Jury du Festival Ptit Clap pour le premier ; Casse-gueule, et le prix du public du 48 Hour Film Project pour le deuxième ; Du sable dans les pompes. Prix qui ont emmené le réalisateur à Johannesburg, toujours dans le cadre du 48 Hour, pour réaliser As It Used To Be, sélectionné dans 79 festivals et déjà récompensé par 35 prix.

As It Used To Be se déroule en 2037 dans un amphi universitaire, vide. Seul le professeur d’histoire y vient quotidiennement pour enregistrer ses cours, ensuite mis en ligne. Un jour, alors qu’il s’enregistre, une étudiante vient assister au cours. Les deux personnages redécouvrent l’échange humain, la transmission du savoir et la relation prof-élève. Le thème que l’équipe de Clément avait tiré au sort : science-fiction.

La réalisation est carrée, les images épurées. Un court métrage tiré à quatre épingles différent des deux précédents. « Je ne peux pas encore dire que j’ai une patte, admet Clément Gonzalez. Il s’agit de mon cinquième court métrage, je progresse et commence à m’affirmer. »

Le point commun des films du jeune réalisateur : des happy end. « C’est drôle que tu me dises ça.Un réalisateur en festival m’a demandé pourquoi As It Used To Be finit bien. Pourquoi pas ?Je ne cherche pas à produire du bien-pensant gnangnan. Je suis un optimiste assumé. » Fan de Fincher, Wes Anderson, Nolan ainsi que de Nakache et Toledano, Clément Gonzalez est un cinéaste rigoureux et humaniste.

Le réalisateur a pour projet d’adapter As It Used To Be en long métrage avec le même acteur sud-africain incroyable : Luthuli Dlamini. « Dans le court métrage, on n’a pas situé l’histoire. Elle aurait pu tout aussi bien se dérouler au Canada ou en Allemagne. Pour le long, nous serons en Afrique du Sud. Le défi commencera par l’écriture. Connaître l’histoire du pays pour imaginer au mieux son futur. La fin de l’apartheid est tellement récente que les générations qui pourront faire en sorte de l’éradiquer totalement sont les étudiants, noirs et blancs qui étudieront ensemble demain. Que se passerait-il si aucun ne venaient en cours car ils ont la possibilité d’étudier devant leurs écrans, chez eux ? Nous ne voulons pas donner au film une morale à deux balles. Il va falloir réfléchir. »

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