Chat

  • Musique

Interview

Le 30.04.2014 par Pauline

Chat, c’est Charlène. Elle se décrit comme une fille animale. Pourtant, c’est une fille douce et calme qui arrive au café de la Mairie, en face de Saint Sulpice. Elle ne fait pas ses trente ans avec ses beaux cheveux ondulés et ses converses vertes. Chat, c’est le diminutif de Charlène, c’est comme ça qu’on l’appelle depuis toute petite. Elle a rajouté le t pour créer son personnage. « C’est le côté animal, instinctif de la musique ; ça me parlait », explique la chanteuse.

Chat-©Benoit-Julliard-tafmag-the-arts-factory-magazine-charlene-juarez

Mais sa musique, elle ne sait pas comment la décrire. « Je ne me reconnais pas dans la chanson française à textes », avance-t-elle. Elle parle de ses références, Camille et Matthieu Bogghaert dont elle a déjà fait la première partie, sans compter celles qu’elle a faite pour Matthieu Chedid et Thomas Dutronc. Chat, c’est pourtant de la chanson française à texte, avec une touche électro-pop et parfois jazzy, mais surtout, une voix douce et enfantine.

Charlène a fait le conservatoire de piano jusqu’à 23 ans avant de réaliser qu’elle se sentait enfermée dans le classique. Alors elle décide de partir un an à Londres, et là, c’est le point de départ de sa composition. « J’ai commencé à chanter, à écrire des textes », dit-elle sans jamais avoir pensé passer un jour derrière le micro. Son premier album Folie Douce sort en 2009. Elle rencontre Joseph Chedid qui travaille à l’arrangement notamment sur la chanson Alice.

Avec Joseph, « l’entente artistique s’est rapidement installée », se rappelle-t-elle. Ils gardent dans un coin de la tête l’idée de monter un groupe ensemble tout en gardant chacun leurs projets personnels ; Chat pour Charlène, Selim pour Joseph Chedid.

 

Et depuis, Chat s’est attelé à son EP home-made sorti début 2013 qui contient Le Cœur, ce single vite devenu une évidence. En autoproduisant cet EP, la jolie trentenaire touche à tout. Elle compose musique et textes, enregistre les titres, dessine la pochette, tourne le clip, fait le montage… « C’est une démarche plus personnelle ».

La débrouille, marque saisissante de la nouvelle génération de ce début de 21ème siècle victime de la crise économique. Charlène est une fille de sa génération, on en convient donc, malgré son look nineties. « C’est agréable de devoir toucher à tout, la démarche est entière », se conforte-t-elle. La suite logique est donc la préparation d’un deuxième album, Animaginaire, qu’elle a enregistré l’été dernier avec ses musiciens et Joseph Chedid pour l’arrangement.

En attendant la sortie d’Animaginaire, Chat continue l’accompagnement. Elle a suivi l’australienne Micky Green sur sa tournée en France. L’accompagnement est une expérience enrichissante pour Chat, « ça nourrit l’inspiration ; ça fait voyager d’être musicien ». Au concert de Matthieu Chedid, Chat fait la première partie et décide de faire voyager la foule outre-Atlantique. Selim la rejoint sur scène avec sa voix enchanteresse. Ils chanteront « une chanson que vous reconnaitrez sûrement » avait préconisé la chanteuse. De fait, après trois notes maximum, on a compris. C’est une reprise de American Boy de Estelle et Kanye West. « Je pensais à ce morceau », explique Charlène, « je me suis dit que ça serait marrant de le chanter en français. » Ça n’aurait eu aucun intérêt de la chanter en anglais, ajoute-t-elle modestement, « on ferait forcément moins bien que l’original. »

Toujours tout sourire, Charlène raconte qu’elle est partie tourner un petit clip « rigolo », adjectif qu’elle affectionne particulièrement pour décrire ce tournage surprise avec Joseph. « Joseph a plein d’imagination », confie-t-elle en faisant référence au clip du Cœur tourné sur un coup de tête avec les Chedid et un Iphone. Une petite caresse de douceur pour cet été 2013 qui prend doucement fin.

 

Pauline Guillonneau
Photo : Benoît Julliard

Chat, le site
Chat en concert au Bus Palladium pour la soirée TAFMAG #2le mercredi 30 avril.

Envie de créer un projet avec cet artiste ?
Contactez-nous